Voici le texte qui sera distribué par la Gauche anticapitaliste ce vendredi 8 mars pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et la grève des femmes*.

Téléphones coupés, tabliers pliés, cartables mis de côté, balais déposés, caddies abandonnés, hôpitaux désertés, oreilles bouchées,… Pour 1 heure ou pour toute la journée, les femmes* arrêtent de travailler, d’étudier, de consommer, de prendre soin et de répondre aux attentes et aux envies des autres. Nous nous accordons du souffle et nous nous rejoignons, virtuellement ou physiquement, pour occuper les réseaux sociaux, les rues, les avenues et les places, avec nos revendications !

Partout dans le monde, les femmes se soulèvent et démontrent que lorsque les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ! Nous appelons à la solidarité internationale avec ces mouvements qui nous inspirent : en Argentine, avec les mobilisations de masse de Ni una menos contre les violences machistes et pour l’avortement, au Brésil où les femmes sont en première ligne de la résistance contre le gouvernement d’extrême-droite de Bolsonaro, en Espagne, où les femmes ont été 5 millions à faire grève l’an passé, en Italie, où le mouvement Non una di Meno rassemble des dizaines de milliers de femmes dans les rues…

Nos revendications concernent tous les aspects de la vie :

Parce que la lutte des femmes sans-papiers est permanente et leur précarité constante, nous revendiquons la suppression de tous les centres fermés et la régularisation de tou.te.s les sans-papiers;

Parce que qu’en 2018, on a dénombré 35 féminicides (meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes) en Belgique, que 98% des femmes ont déjà subi des comportements sexistes dans la rue ou les transports en commun et que 70% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite, nous revendiquons une reconnaissance par la société de toutes les formes de violences faites aux femmes, la fin des féminicides, des mesures de prévention et de sensibilisation ainsi que l’accompagnement des femmes victimes de violences ;

Parce qu’en Belgique, les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes et elles assument les tâches ménagères 8 heures de plus par semaine, nous revendiquons l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, une réduction du temps de travail (sans perte de salaire et avec embauche compensatoire) et des crèches et des écoles publiques et gratuites ;

Parce que dans notre société ce sont les femmes qui assurent les soins et services et sont chargées de nettoyer, soigner, éduquer, que les femmes effectuent la majorité des temps partiels et des contrats précaires et qu’une énorme partie du travail des femmes n’est pas rémunérée, nous revendiquons la fin de la division genrée du travail, des pensions décentes et l’abaissement de l’âge légal de départ à la retraite ;

Parce que les femmes sont plus fortement affectées par les dégâts environnementaux, nous revendiquons des politiques fortes permettant d’assurer la justice climatique, une transition écologique durable et respectueuse de la nature (arrêt de l’exploitation des énergies fossiles et des ressources naturelles en général, refus du productivisme) ;

Parce que les femmes racisées, les femmes lesbiennes, bisexuelles, les personnes trans/inter/non-binaires subissent des oppressions spécifiques, nous souhaitons participer à la construction d’un nouveau mouvement féministe des 99% à partir de la base, un féminisme anticapitaliste, solidaire avec les femmes travailleuses et chômeuses, les lesbiennes, les femmes queer et les personnes trans, inter et non binaires,  les femmes migrantes, les femmes musulmanes, les femmes racisées et les femmes autochtones partout dans le monde.

Il se passe quelque chose pour le moment : Femmes, gilets jaunes, grèves pour le climat, lutte pour une justice migratoire et contre le fascisme : unissons nos luttes et poursuivons ensemble après le 8 mars !

Retrouvons-nous

  • Le 12 mars pour un meeting sur la convergence des luttes féministes, antiracistes, climatiques et syndicales. Rendez-vous à 19h30 au Pianofabriek, salle Cadzand (2ème étage).
  • Le 14 mars pour un rassemblement en hommage à Marielle Franco, militante active du mouvement LGTB, de la Marche mondiale des femmes, conseillère municipale du Parti socialisme et liberté (PSOL) à Rio de Janeiro et en charge de la commission d’enquête sur les violences commises par l’armée et la police contre les jeunes afro-descendants à Rio, assassinée il y a un an au Brésil ;
  • Le 15 mars pour faire grève tou.te.s ensemble pour exiger une justice climatique ;
  • Le 24 mars pour combattre le racisme
  • Le 1er mai pour en faire une journée de lutte

Si toi aussi tu veux lutter pour un monde solidaire, écosocialiste, féministe, antiraciste basé sur l’autogestion, rejoins-nous et contacte-nous.

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