Ce samedi 8 septembre, de 12H à 14H, « Rise for Climate Belgium » appellait à une concentration Place du Luxembourg à Bruxelles. Nous reproduisons ci-dessous le tract qui a été distribué à cette occasion par l’association « Climat et Justice Sociale ». « Rise for Climate Belgium » se veut un mouvement citoyen. Le texte d’appel à l’action demande aux gouvernements d’appliquer le projet « Drawdown » mis en avant par Paul Hawken et son équipe pour combattre le changement climatique. La Gauche anticapitaliste ne souscrit pas à ce texte, car Drawdown s’inscrit dans la logique du « capitalisme vert « qui recourt au nucléaire et aux cultures industrielles de biomasse pour rendre la transition compatible avec le maintiens de la croissance. (Gauche anticapitaliste web)

Les climatologues tirent la sonnette d’alarme depuis plus de cinquante ans, mais les gouvernements n’entendent pas leurs mises en garde. Résultat : le basculement climatique a pris des proportions d’une extrême gravité et l’urgence est maximale si on veut avoir encore une chance d’empêcher une énorme catastrophe.

Près de 25 ans après le Sommet de la Terre (Rio, 1992) la COP21, à Paris, a enfin fixé un niveau de dangerosité à ne pas dépasser : « rester bien au-dessous de 2°C de réchauffement et continuer les efforts pour rester au-dessous de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle ».

Mais cet accord n’est qu’une déclaration d’intentions. Sur base des « contributions nationalement déterminées » des Etats qui l’ont signé, le réchauffement serait compris entre +2,7 et +3,7°C à la fin du siècle.

Actuellement, le réchauffement atteint 1°C. Cela suffit à provoquer des vagues de chaleur, de froid ou de sécheresse, des pluies violentes, des cyclones de plus en plus puissants, des feux de forêt ravageurs et meurtriers. Tous ces phénomènes approfondissent les inégalités sociales déjà criantes. Cela donne une idée de ce qui nous pend au nez…
De vastes régions du globe risquent de devenir inhabitables, et la hausse du niveau des océans pourrait contraindre des centaines de millions de gens à migrer. Dans l’Antarctique, un massif de glaciers semble avoir atteint un point de non-retour : sa dislocation devrait faire monter les mers de plusieurs mètres, et cela pourrait se produire plus tôt qu’on le pense…

Tout cela est bien connu et parfaitement documenté sur base de connaissances scientifiques de plus en plus fines, et en dépit des campagnes climato-négationnistes financées par l’industrie fossile.

Pourtant, les gouvernements ne font rien, ou presque rien. Les objectifs du « bon élève » européen? Loin au-dessous des besoins ! Le volume des émissions mondiales continue d’augmenter; en 2017, la hausse a même atteint un record !

Pourquoi? L’explication est simple : l’économie capitaliste est basée sur la concurrence pour le profit, pas sur la satisfaction des besoins humains réels. Cela entraîne une tendance à la croissance infinie. Or, le basculement climatique nous le rappelle : une croissance matérielle infinie est impossible sur une planète finie…

La vérité : les gouvernements ne font quasi-rien parce qu’ils sont au service de la logique capitaliste de la concurrence pour le profit, donc de la croissance à tout prix.
Ils tentent de nous rassurer avec la progression des renouvelables. Mais, avec la croissance, les renouvelables peuvent augmenter en même temps que les émissions, sans que les fossiles reculent. Et c’est exactement ce qui se passe !

Pour tenter de gérer ses contradictions, le système a pour seule solution de développer des technologies dangereuses et autoritaires : nucléaire, géoingénierie, capture-séquestration du carbone, biomasse industrielle avec accaparement des terres…

La subordination des gouvernements à la logique capitaliste est la cause majeure de l’immobilisme face au danger. « CLIMAT ET JUSTICE SOCIALE » propose d’en tirer toutes les conclusions.

  1. Tenter de convaincre les capitalistes et leurs gouvernements, c’est du temps perdu. Le lobbying, les exhortations à l’Europe, les appels aux patrons à « produire vert », etc., gaspillent de l’énergie, sèment des illusions et contournent le problème clé : la croissance.
  2. Grandes ou petites, les mesures à prendre doivent sortir de la logique capitaliste. Les fossiles doivent rester à jamais sous terre. La politique agricole au service de l’agro-business doit céder la place à la promotion de l’agroécologie paysanne de proximité. Les cent milliards de dollars/an promis au Sud doivent être donnés sans condition (pas prêtés). La consommation d’énergie doit être réduite drastiquement par des investissements publics sous contrôle citoyen (dans le transport, le logement, etc.). L’obsolescence programmée, les productions inutiles ou nuisibles (les armes  !), les transports inutiles doivent être interdits, et les gens qui travaillent dans ces secteurs doivent bénéficier d’une reconversion avec maintien de leurs droits. Les multinationales fossiles et les banques qui les financent doivent être socialisées (sans indemnité) pour financer la transition. Les réfugié.e.s climatiques, comme les autres migrant.e.s, doivent être accueilli.e.s et aidé.e.s.
  3. L’impasse du capitalisme est globale. Nous ne pourrons sauver le climat et la biodiversité qu’en unifiant les revendications sociales et les revendications environnementales. C’est possible. Le capital exploite à la fois le travail et les ressources naturelles. Humains et non humains ont un intérêt commun à combattre ce système barbare et absurde. Interpellons les syndicats pour qu’ils rompent avec le productivisme. Produisons moins, autrement, travaillons moins, toutes et tous, sans perte de salaire (avec un salaire maximum), partageons toutes les tâches (dans la société et à la maison !). Redistribuons les richesses et prenons soin de la nature, dont nous faisons partie, comme de nous-mêmes.
  4. Nous ne pouvons faire confiance qu’aux initiatives alternatives à la base et à la mobilisation sociale. Osons désobéir. Faisons germer de nouveaux rapports sociaux solidaires et démocratiques, mettons du sable dans les engrenages du productivisme, unifions les luttes paysannes, indigènes, féministes, syndicales. Fixons-nous pour but de créer un mouvement mondial pour le climat qui fera descendre les gens dans les rues par dizaines de millions.
  • Sortir des fossiles maintenant
  • Non au nucléaire, à la biomasse industrielle et autres technologies d’apprentis sorciers
  • Stop aux productions et aux transports inutiles, stop aux productions dangereuses, stop au productivisme
  • Pour une transition écologique solidaire et démocratique, qui fait payer les vrais responsables
  • Oui à la convergence des luttes écologiques, paysannes, indigènes, féministes et syndicales

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