9 septembre, Bruxelles. 70% de la population ne sait pas que l’interruption volontaire de grossesse est toujours dans le code pénal en Belgique. En juillet, les débats parlementaires et la consultation des associations de terrain auraient pu mener à une dépénalisation totale de la pratique. Mais, le texte de la majorité fédérale a cour-circuité toute potentielle avancée. Hier, nous étions plus de 1600 dans les rues de Bruxelles pour refuser de se laisser faire.

L’appel a été lancé par la Caravane des Femmes sur base du manifeste des 350(1)http://www.manifestedes350.be/la-caravane-des-femmes-ivg-le-droit-de-decider/. Plusieurs groupes se sont organisés (les avocat.es, les médecins, les associations de femmes, les Pussy Hat, les femmes polonaises du Czarny Protest, les femmes d’Amérique latine, la Rainbowhouse, Amnesty International, Rosa,…) mais le rassemblement a aussi été rejoint par des personnes d’autres horizons.

La Gauche anticapitaliste était aussi présente pour soutenir ces revendications :

  • Une dépénalisation totale de l’avortement
  • La suppression du « délai de réflexion ». Dans la loi, les femmes doivent respecter un délai de réflexion de 6 jours avant de pouvoir effectivement avoir accès à une IVG.
  • Pas de limitation à 12 semaines. Ce délai force des femmes à avoir recours à des IVG dans les pays voisins où le délai est à 20 semaines.
  • Pas de subordination à « l’état de détresse ». Les médecins doivent actuellement attester de l’état de détresse des femmes pour justifier une IVG. Ceci est une véritable porte d’entrée pour les « objections de conscience ».
  • Pas de peines d’emprisonnement pour les femmes et les médecins qui ne respectent pas ces conditions infantilisantes.
  • La couverture de l’IVG par l’Aide Médicale Urgente pour les femmes sans-papiers. Nous sommes aussi solidaires des femmes qui combattent les pratiques racistes et assassines de stérilisations forcées.

Les lois doivent correspondre aux pratiques et aux besoins des femmes. Elles doivent les servir à la place de les asservir. La Gauche anticapitaliste dénonce également les procédures d’intimidation des personnes luttant pour le droit à l’avortement. Elle condamne les sanctions administratives distribuées aux manifestant.es du 22 avril(2)https://www.facebook.com/UnionSyndicaleEtudiante/posts/1946765395381188?__tn__=C-R.

Lutter pour un avortement libre, sûr et gratuit en Belgique c’est aussi faire pression pour une légalisation de l’avortement partout dans le monde. Nous marchons également en solidarité avec les femmes et les féministes de l’Argentine au Mexique, de l’Italie à la Pologne, du Maroc au Congo, des Etats-Unis à l’Iran, de la Corée du Sud à l’Inde.

Parce que des milliers de femmes meurent encore d’un avortement mal fait ou de ses complications. Parce que c’est un des principaux problèmes de santé publique au niveau mondial. Parce dans la plus part des pays l’avortement est criminalisé et pénalisé. Unissons nous avec toutes celles qui dans le monde entier se battent pour le droit à l’autodétermination des femmes ! Les discussions sur l’IVG, sont en lien avec toutes les mesures qui asservissent, infantilisent et précarisent les femmes.

Continuons à nous mobiliser et rejoignez-nous à l’assemblée générale du 7 octobre pour organiser une grève féministe en Belgique et combattre les mécanismes de domination des femmes(3)https://www.facebook.com/events/531860340606240/.

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