Le 8 mars, une camarade de la Gauche anticapitaliste a pris la parole lors du rassemblement de solidarité devant l’ambassade d’Iran à Bruxelles. Voici le texte de son intervention.
Gauche anticapitaliste – web

Le 8 mars 2019 c’est une date importante pour plusieurs raisons. Cela fait 40 ans que le peuple iranien a réussi a renverser la dictature du Shah. Cela fait 40 ans que les femmes sont en lutte contre l’oppression d’un régime théocratique et patriarcal.

Depuis le mois de décembre 2017, les mouvements sociaux repartent à l’offensive en Iran parce que les gens n’ont plus de quoi se loger, se nourrir, se soigner. Les dignitaires du régime se gavent et massacrent les révolutionnaires syrien.ne.s, pendant que la population souffre. Tout ça dans un contexte où la moindre contestation est réprimée violemment, où les syndicalistes, les féministes, les écologistes, les personnes LGBT, les opposantEs en général se retrouvent torturés en prison…quand ils et elles ne sont pas exécutés par pendaison.

Aujourd’hui en Iran il y a des luttes dans la jeunesse, des luttes des femmes, dans la classe ouvrière et chez les minorités ethniques comme les kurdes, les arabes ou les afghans. Là aussi les femmes doivent se battre partout, dans leurs maisons, dans les espaces publics et dans l’espace politique.

Pour nous, Gauche anticapitaliste, les droits des femmes, la justice sociale, les droits démocratiques, le droit à un environnement sain, ce ne sont pas des combats qui s’arrêtent aux frontières. La lutte pour l’égalité et l’émancipation n’a pas de frontières.

Aussi il faut être clair sur le fait que nous n’avons pas à choisir entre nous taire sur le régime iranien ou soutenir Trump. L’impérialisme états-unien ne peut qu’aggraver la situation. Chaque provocation de Trump est un cadeau au régime des mollahs.

Nous nous battons ici et là-bas pour la même liberté des femmes à porter ce qu’elles veulent, à vivre, aimer, circuler comme elles l’entendent ! À Téhéran, à Buenos Aires, comme à Bruxelles : nos corps, nos choix ! Nos vies, nos envies ! La solution pour les iraniennes viendra avant tout de leurs propres luttes et de notre solidarité de classe, notre solidarité féministe avec leurs combats.

En tant qu’internationalistes, il est pour nous indispensable de soutenir ces mouvements en leur donnant une visibilité et aussi en soutenant directement la campagne Karzar.

Notre meilleure solidarité dans les faits, c’est lutter contre l’exploitation capitaliste et l’oppression patriarcale ici et maintenant en Belgique, comme on le fait ce 8 mars, ainsi que pour la reconnaissance pour toutes les demandes d’asile venues d’Iran, et plus largement pour la liberté de circulation et d’installation et des droits égaux.

En tant que militantes marxistes, féministes, nous saluons la force de nos camarades qui se battent en Iran pour leurs droits face à la dictature mais aussi des camarades iranien.ne.s exilé.e.s qui continuent la lutte ici avec nous ! 

Contre le capitalisme hétéro-patriarcal, contre l’impérialisme et l’Europe forteresse.

Nous avons un grand besoin de révolutions dans ce monde. La chute du régime en Iran par une révolution populaire serait une victoire contre le système capitaliste.

Le réveil féministe international peut être l’étincelle qui incendiera la plaine. Aujourd’hui les femmes sont en grève en Belgique et dans plusieurs endroits du monde

Même les nuits les plus longues ont une fin. Les mauvais jours finiront !