Ci-dessous, le texte du tract que la Gauche anticapitaliste diffusera à l’occasion de la manifestation de ce 24 novembre contre les violences machistes.

Les violences faites aux femmxs(1) Femmes, personnes transgenres, non-binaires, queers, inter

Harcèlement sexiste et sexuel, humiliations, insultes, isolement, menaces, contrôle, mariages forcés, coups, attouchements, viols et féminicides sont autant de formes que peuvent prendre les violences faites aux femmxs. Elles se caractérisent par le fait qu’elles sont à 98% commises par des hommes cisgenres. Dans la majorité des cas, les agresseurs sont des personnes connues par les victimes (conjoint, membre de la famille ou de l’entourage proche, collègue, patron, employeur, professeur). Les agressions sexuelles et physiques ont le plus souvent lieu dans «l’espace privé» mais les agressions masculines dans leur ensemble ont lieu dans tous les espaces de la vie quotidienne : public, festif, virtuel, scolaire, intime et professionnel.

En Belgique, on estime qu’une femme sur trois subit des violences sexuelles au moins une fois dans sa vie, que 7% des filles sont victimes d’agressions sexuelles de la part d’un adulte et que 7% des femmes sont agressées sexuellement par leur supérieur hiérarchique. Depuis janvier 2019, au moins 21 femmes ont été tuées dans le contexte de violences masculines (par leur conjoint ou ex-conjoint dans la majorité des cas).

Ces chiffres sont de faibles estimations par rapport à la réalité car nous possédons trop peu d’études indépendantes sur le sujet et parce que la majorité des victimes ne sont ni écoutées, ni accompagnées, ni crues.

Nos genres font désordre

Les violences envers les femmxs lesbiennes et bisexuelles et envers les personnes transgenres, intersexes et non-binaires sont étroitement liées à l’oppression de l’ensemble des femmxs puisque ces violences se basent sur une vision complètement binaire du genre et des sexualités. C’est, entre autres, sur l’idéologie de la «complémentarité homme-femme», de l’essence féminine et du modèle de la famille hétéropatriacale (papa-maman-enfants) que se base notre oppression.

À quoi servent les violences ?

Les violences servent à maintenir les rapports de domination et les inégalités d’accès à une vie digne. Une vie dans laquelle on pourrait toutes prendre des décisions pour nous-mêmes, tisser des liens, s’amuser, s’informer, jouir, se soigner, se sentir en sécurité, avoir de quoi se nourrir et se loger.

La société dans laquelle nous vivons est basée sur l’exploitation capitaliste et des rapports de pouvoir systémiques. Elle a besoin des violences pour maintenir l’oppression des hommes sur les femmxs, des blancs sur les personnes racisées, des pays du “nord” sur ceux du “sud”, des patrons sur les travilleurs/euses. Et ce, avant tout pour maintenir le statu quo de l’ordre néolibéral. Les violences nous fragilisent physiquement et psychologiquement, nous divisent, et nous isolent. Elles nous empêchent de nous organiser collectivement pour construire une société juste, sociale et solidaire.

Les violences masculines ne peuvent pas être séparées de toutes les violences auxquelles nous pouvons faire face : précarité, racisme, violences policières. Il y a un lien structurel entre les agressions exercées par des individus, la violence des institutions de l’Etat (administration, justice, police), des forces réactionnaires (Eglise et extrême-droite) et du capitalisme.

Le 24 novembre, à nous la rue !

Parce que seule notre force collective vaincra. Nous exigeons :

  • Pas une morte de plus et la reconnaissance sociale des féminicides !
  • Une lutte radicale (préventive) et cohérente contre toutes les formes de violences faites aux femmxs !
  • Des structures d’accueil et des lieux d’hébergements en nombre suffisant qui répondent aux besoins spécifiques des femmes victimes de violence (psycho-médico-juridique et social) !
  • La régularisation de toutes, personne n’est illégale !
  • Une autonomie financière, un logement et un accès à la santé immédiat pour toutes. Peu importe notre âge, notre composition familiale ou notre identité national !
  • Une individualisation des droits sociaux sans perte de revenus !
  • Le droit à l’auto-détermination en ce qui concerne nos corps, nos sexualités, nos vies et nos envies !
  • Une éducation sociale qui responsabilise les hommes cisgenres dans leurs relations, leurs interactions et dans la lutte contre les violences faites aux femmxs !

Grèves, manifestations et solidarité internationale

En 2017, plus de cinquante pays ont répondu à l’appel à une grève internationale des femmes le 8 mars. En Belgique, le Collecti.e.f 8 maars a organisé une première grève féministe des femmxs le 8 mars 2019 à laquelle ont participé des centaines de travailleuses. La manifestation de fin de journée a rassemblé plus de 10.000 personnes.

L’éradication des violences faites aux femmes ne peut se faire sans un changement radical de la société. Seules des mobilisations massives, démocratiques et internationales peuvent permettre d’y parvenir. C’est pourquoi, nous vous donnons déjà au moins deux rendez-vous :

  • Le 24 novembre 2019 à la manifestation contre les violences machistes organisée par la plateforme Mirabal.
    Rejoignez le cortège de la Gauche anticapitaliste à 13h30 près de la Gare Centrale, sur le Boulevard de l’Impératrice devant l’hôtel Le méridien.
    L’événement Facebook : facebook.com/events/424769735135637/
  • Les 8 et 9 mars 2020 pour une grève féministe des femmxs (Rejoignez les assemblées générales du Collecti.e.f 8 maars).
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