Ce samedi 13 avril,  le film lesbien “Love Lies Bleeding” était diffusé au BIFF Festival à Bruxelles. Ce film n’étant quasiment pas diffusé en Europe, cette projection était pour de nombreuses lesbiennes l’une des seules occasions de voir ce film sur grand écran. Malheureusement la séance a vite tourné en un épisode violent de lesbophobie avec la complicité des organisateur·ices.

Sous-couvert d’une tradition « bon enfant » et humoristique qui permettrait au public de réagir en direct aux films, c’est sous une déferlante de commentaires et de gestes injurieux, violents et dégradants que des dizaines de lesbiennes sont sorties de la salle. 

Face à des propos lesbophobes, les réactions des organisateur·rices ont été consternantes : discours condescendant, entrave à la vidéo, menaces physiques et venue de la police pour “éviter tout débordement” de la part des lesbiennes qui se sont ensuite regroupé.es devant la salle. Nous affirmons notre soutien aux lesbiennes qui étaient sur place et qui se sont révoltées. 

Ce qu’il s’est passé samedi est inacceptable. Mais il est pour nous important de montrer que la lesbophobie ne s’arrête pas aux portes de cette salle de cinéma. Cet événement est illustratif des discriminations et des violences LGBTIphobes qui sont présentes dans nos vies au quotidien et qui sont structurelles. Si ces personnes se sont permises de tels commentaires et remarques durant cette séance, c’est bien parce que la misogynie et la lesbophobie ambiantes banalisent ces propos et pire, les légitiment. Cela s’ajoute à la souffrance quotidienne des lesbiennes et des LGBTI de manière plus générale, qui subissent en première ligne la précarité et les difficultés économiques inhérentes au capitalisme. Tous ces éléments poussent à la marginalisation des personnes LGBTI, et favorisent la multiplication des violences à leur égard. 

Pour lutter contre les violences LGBTIphobes, contre la lesbophobie, nous avons besoin d’un plan d’action contre ces violences faites aux femmes et aux personnes LGBTI,  élaboré démocratiquement et appuyé sur un financement massif ! Cette lutte doit se fonder sur la prévention et la prise en charge plutôt que sur la répression. Nous avons urgemment besoin de sortir de la précarité pour relever la tête, et ça passe par des mesures telles que l’individualisation des droits sociaux et de la suppression du statut de cohabitant.e sans perte de revenu pour enfin acquérir une autonomie économique.

Pour réellement améliorer nos conditions de vie, nous pensons que le seul mouvement efficace sera massif, unitaire et révolutionnaire. Nous pensons pour cela que nous devons nous organiser collectivement, lutter ensemble pour porter des revendications radicales contre nos oppressions et notre exploitation et les systèmes idéologiques qui les permettent : le patriarcat, la lesbophobie et le capitalisme. Il faut que nous construisions, ensemble, un mouvement LGBTI fort et combatif. C’est pourquoi nous vous invitons à lutter à nos cotés, ceux de la Gauche Anticapitaliste et de sa commission LGBTI, pour politiser la Pride du 18 mai prochain, et, bien sûr, porter ces revendications tout le reste de l’année.


Photo : Deux manifestantes avec leur pancarte. Marche lesbienne pour la PMA pour toutes, Paris, 25 avril 2021. Photothèque Rouge du NPA / Copyright : Martin Noda / Hans Lucas.

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