Coup sur coup, la campagne BDS (boycott désinvestissements sanctions) a obtenu trois succès majeurs au niveau international, confirmant que, deux mois après la dernière violente offensive israélienne contre les PalestinienEs, le mouvement de solidarité internationale se développe et marque des points.

Lundi 5 juillet, le plus gros fonds de pension de Norvège annonçait se désengager d’une quinzaine de multinationales, dont Alstom, Altice Europe et Motorola, invoquant leurs activités dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. KLP, qui gère 95 milliards de dollars d’actifs, explique ainsi que « Motorola et d’autres entreprises présentent le risque d’être complices de violations du droit international en Palestine occupée»En cause, la fourniture de services à l’armée israélienne et/ou aux colonies, mais aussi la participation au financement de constructions de logements et d’infrastructures dans les territoires sous occupation israélienne, qui a valu la mise au ban de cinq banques par KLP. Le fonds de pension norvégien marche dans les pas d’autres structures du même type, comme ABP, premier fonds de pension des Pays-Bas, qui avait annoncé, à l’été 2020, la fin de ses participations dans deux banques israéliennes en raison de leur implication dans la colonisation.

Pour le FC Barcelone, Jérusalem c’est non

Le 15 juillet, c’est dans un tout autre domaine que s’est exprimée la critique « en actes » de la politique coloniale israélienne, avec l’annonce, par le patron du club de football du Beitar Jérusalem, de l’annulation du match amical avec le FC Barcelone, prévu le 4 août. Raison de l’annulation ? Des « motifs politiques », d’après le propriétaire du club, qui déclare sur sa page Facebook : « J’ai acheté Beitar par amour pour la sainte capitale et si je renonce pour des motifs politiques à jouer à Jérusalem, je ne serai pas en accord avec mes principes ». Comprendre : le FC Barcelone a refusé que le match amical se déroule à Jérusalem, capitale auto-proclamée de l’État d’Israël, et proposé qu’il se déroule à Tel Aviv. Une campagne d’interpellation du club barcelonais avait été lancée par BDS et par la Fédération palestinienne de football, qui a porté ses fruits avec l’annulation définitive du match.

Pas de glace Ben & Jerry’s dans les colonies

Troisième acte le 19 juillet avec l’annonce par le célèbre fabricant de glaces Ben & Jerry’s de la fin de la vente de ses produits dans les territoires palestiniens occupés — et donc dans les colonies : « Nous pensons qu’il n’est pas compatible avec nos valeurs que les glaces Ben & Jerry’s soient vendues dans les territoires palestiniensoccupés ». Une décision qui a suscité des réactions outragées en Israël, du bureau du Premier ministre Naftali Bennett qui a déclaré que « le boycott ne marche pas et ne marchera pas, et nous nous battrons avec toutes nos forces » au ministre des Affaires étrangères du « centriste » (?) Yaï Lapid, qui a expliqué que « la décision de Ben & Jerry’s est une capitulation honteuse face à l’antisémitisme et au mouvement BDS ». Benyamin Netanyahou a quant a lui tweeté : « Nous savons désormais nous Israéliens quelle glace ne PAS acheter ». Et nous savons de notre côté que la campagne BDS, destinée à isoler l’État d’Israël tant que les droits nationaux et démocratiques des PalestinienEs seront bafoués, continue de produire ses effets : un encouragement à continuer de la construire.

Article publié par L’Anticapitaliste.

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