Ces derniers jours, on a assisté à une recrudescence de la violence à l’égard de la communauté kurde, avec pour point culminant ce dimanche 24 mars, où des membres du groupe nationaliste turc d’extrême droite des « Loups Gris » ont pris pour cible une famille d’origine kurde de Heusden-Zolder, dans la province du Limbourg, à l’occasion de la fête du Newroz, le nouvel an kurde.

Destructions de voitures, passage à tabac et tentative d’incendie d’une maison alors qu’une famille kurde était enfermée à l’intérieur : nous dénonçons ces actes de violences et apportons notre solidarité aux victimes et à l’ensemble de la communauté kurde.

Cette nouvelle attaque s’inscrit dans un contexte plus général de violences à l’égard du peuple kurde. En Turquie, le régime autoritaire d’Erdogan met en place une politique de répression systématique qui vise à éradiquer les voix kurdes. En Europe, des groupes d’extrême droite profitent de la complaisance des Etats pour s’en prendre aux communautés kurdes, comme l’a tragiquement montré l’attentat commis le 23 décembre 2022 à Paris contre le centre culturel du CDKF (Conseil démocratique kurde en France)(1)https://nouveaupartianticapitaliste.org/arguments/international/il-est-urgent-daccorder-aux-kurdes-la-justice-et-la-protection-quils.

Si l’extrême droite turque peut agir en toute impunité, ce n’est pas un hasard. Depuis 2016, l’Union européenne et la Turquie ont signé des accords migratoires qui permettent à l’UE d’externaliser sa politique d’accueil en donnant au régime turc le champ libre pour la gestion des migrants et migrantes. Le deal est simple : l’UE se donne bonne conscience en confinant le traitement inhumain des migrant.e.s hors des frontières de l’Europe et en échange ferme les yeux sur la politique meurtrière d’Erdogan. Ces accords expliquent en partie l’hypocrisie dont fait preuve l’UE à l’égard des Loups gris, proches du MHP, les nouveaux alliés d’Erdogan. On reconnaît là le double visage de l’extrême droite : la face respectable, légaliste, avec laquelle collaborent les démocraties européennes, et ses excroissances armées.

Face aux oppressions subies par le peuple kurde dans le monde et en Belgique, nous exigeons:

  • La fin des bombardements du Rojava par Erdogan;
  • La suppression du PKK de la liste européenne des organisations terroristes;
  • Front unique contre l’extrême droite, qu’elle soit belge ou turque : unité de toute la gauche et de tous les mouvements sociaux progressistes pour contribuer au soutien et à la protection  des communautés kurdes face aux Loups Gris;
  • La fin de la complaisance de l’Union Européenne avec le régime autoritaire d’Erdogan et fin des accords migratoires : l’UE doit assumer ses obligations en matières de protection des réfugié·es et des demandeur·ses d’asile;
  • Soutien au droit à l’auto-détermination du peuple kurde

Photo : Manifestation à Paris pour les 10 ans des attentats contre trois militantes kurdes le 07/01/2023. Photothèque Rouge du NPA / Copyright : Martin Noda / Hans Lucas.

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