Notre camarade Goto Van Kern, usager du CPAS, a pu interviewer ce mardi 16 mars des travailleurs et travailleuses du CPAS durant un arrêt de travail d’une heure pour exiger de meilleures conditions de travail et un meilleur accompagnement pour les usager.e.s.

Patricia de Ridder, déléguée syndicale à la CGSP et travailleuse administrative au CPAS, souligne les nombreux problèmes rencontrés avec la nouvelle direction du CPAS.

Certain.e.s employé.e.s avec un statut moins avantageux doivent remplir des tâches qui sont normalement réservées à du personnel mieux payé. C’est un des derniers CPAS à avoir ce genre de pratiques à Bruxelles.

La surcharge de travail est très lourde : des assistantes sociales qui préfèrent garder l’anonymat témoignent “Normalement, on devrait gérer environ 90 dossiers chacune. Ici, on est à 150 par personne !” Dans la presse, c’est même des chiffres de l’ordre de 200 qui sont avancés(1)Lire : https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_cpas-de-schaerbeek-surcharge-de-travail-et-manque-de-moyens-humains-la-colere-des-assistants-sociaux?id=10722139&fbclid=IwAR08kQj-y2hY7X7odiZa503_Z_fS2OFUex8aJ1sNxoFnD6oNH8vcP0khyvc.

Pour résorber cette surcharge, il semble évident de créer de nouveaux postes qui ne seront pas de trop avec l’arrivée massive de nouve.lles/aux bénéficiaires suite à la pandémie. Ce n’est visiblement pas l’avis de la directrice qui semble n’engager que des cadres supérieurs sans se préoccuper du travail de première ligne. Les employé.e.s qui partent ne sont même pas remplacé.e.s !

Le télétravail est mal encadré : après avoir lutté pour qu’il soit rendu possible au début de la pandémie (la direction avançant que c’était trop compliqué à organiser), c’est avec les moyens du bord que les employé.e.s ont dû travailler. Les travailleu.rs/ses veulent des PC portables et une indemnisation du télétravail.

Les conditions pour garantir la santé du personnel et des usager.e.s ont été là aussi clairement insuffisantes. “On a maintenu la continuité au prix de notre santé” confie un assistant social. Pas de gel antibactérien, des plexiglas qui ne sont pas adaptés à l’architecture des bureaux, la nécessité de traverser une salle d’attente bondée (jusqu’à 700 personnes par matinée !) tous les matins, etc.

De nombreuses personnes sont tombées malades durant la pandémie et la mise en place de quarantaine arrivait souvent trop tard. Seules des consignes sur la manière dont il faut se laver les mains avaient été envoyées. Apparemment même se laver les mains coûte trop cher pour la direction : un lavabo sur deux a été mis hors service pour économiser sur le travail ménager.

Le personnel a été mis sous pression par la direction pour remplir ses exigences : cela aussi a joué sur l’état de santé des employé.e.s qui sont déjà pour beaucoup au bord du burn out.

La présidente du CPAS, Sophie Querton (DéFI), n’était pas présente durant cet arrêt de travail et a déclaré à la Capitale ne pas être au courant de l’action malgré un préavis déposé et plusieurs articles de presse sur le sujet. Les travailleu.rs/ses ironisent en faisant remarquer qu’elle est très présente sur RTL-TVI pour faire le branding de son CPAS. “On a l’impression d’être dans une entreprise privée” déclare une des assistantes sociales.

À tout ce fatras s’ajoute également une réorganisation du service dont l’opacité paralyse le service. “Le manager de transition a fait un bon travail.” Néanmoins, les quelques postes créés par la réorganisation ne sont pas revendiqués à cause du flou dans lequel évolue le personnel.

Ce n’était pas la première fois que des actions syndicales prenaient place au CPAS de Schaerbeek : en décembre 2019, les usager.e.s du CPAS avaient eu de gros retards sur leurs allocations (certains exemples dans la presse vont jusqu’à 4 mois !)(2)Lire : https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_cpas-de-schaerbeek-des-retards-de-paiement-qui-peuvent-avoir-de-facheuses-consequences?id=10438247.

Les travailleu.rs/ses doivent encore discuter de la grève générale du 29 mars pour une augmentation des salaires et la fin de la loi sur la norme salariale de 2017. La CGSP soutient en tout cas déjà la journée d’action par solidarité avec les travailleu.rs/ses du secteur privé mais également pour la hausse des allocations sociales.

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