Le coronavirus 2019-nCoV(1)Covid-19 produit la panique au niveau mondial. Il s’agit d’un virus lié à celui du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient). Il s’est propagé très vite de l’épicentre du marché de Wuhan, à toutes les provinces chinoises.

On compte en ce moment 3,11 nouveaux cas par personne infectée. Pour arrêter la propagation, il faudrait stopper 75% des nouvelles infections. En plus, la vitesse de propagation du virus au niveau mondial est très grande. Le danger d’une pandémie est désormais réel et il mettra tous les systèmes de santé sous pression comme le montre actuellement l’Italie. Les personnes à risque sont les malades et les personnes âgées en premier lieux. Mais si 4 milliards de personnes étaient infectées, cela donnerait 80 millions de morts.

Le virus H1N1 de 2009 a causé 579.000 morts la première année au niveau global. Ce virus a traversé l’océan pacifique en 9 jours. Le trafic aérien en est la première cause, celui-ci a plus que décuplé en Chine depuis l’épidémie de SRAS en 2002.

Le risque d’infection dépend également du moment où une personne devient contagieuse pour les autres. Cette période était liée au fait d’avoir les symptômes dans le cas du SRAS, mais le Covid-19 est infectieux dès qu’on le porte même sans symptômes, l’incertitude règne donc.

Nouvelles maladies

Nous sommes confrontés à toute une série de virus nouveaux depuis ce siècle : le virus d’Ebola (mortel dans plus de 80 % des cas), le virus de la grippe aviaire et de la peste porcine qui frappent les élevages de poulets et de cochons, les nouvelles variantes corona de la grippe humaine. Rien ou presque n’a été fait car après chaque infection, le soulagement d’avoir évité le pire prédomine et on ne prend pas de mesures préventives pour la fois suivante !

Causes structurelles

Le déboisement et l’agriculture intensive peuvent accélérer l’émergence d’un virus à partir de la forêt, tandis que l’agriculture traditionnelle qui maintient l’écosystème naturel, freine la propagation du virus ; le Congo a connu l’épidémie la plus longue du virus Ebola malgré l’existence d’un vaccin et d’antiviraux. C’est le prix que les gens paient pour des années d’ajustements structurels et le manque d’investissements dans le secteur de la santé, le manque de formation et de mesures préventives.

Les ressources halieutiques(2)Qui concernent la pêche sur la côte Ouest d’Afrique se sont effondrées par l’expansion des pêcheries industrielles de telle sorte que les gens sont allés à la recherche d’autres sources de protéines : la viande des animaux sauvages de la forêt est devenue une source importante. En plus, l’expansion des plantations après la destruction des zones forestières détruit les écosystèmes et les animaux tels que les chauve-souris (porteurs de virus) sont maintenant en contact directs avec les humains.

Nous avons besoin d’un programme contre les épidémies qui organise des centres sanitaires locaux pour l’entraide, nous devons exiger des vaccins et des antiviraux gratuits pour tout.e.s, une bonne infrastructure médicale et une transparence totale concernant les chiffres sur les contaminations éventuelles etc.

Les animaux sauvages sont de plus en plus prisés sur le marché mondial : des autruches aux crocodiles, des chauve-souris fructivores aux cornes d’herbivores. On a même découvert sur un marché Taïwanais une nouvelle espèce de requin.

Plusieurs petits agriculteurs sont devenus des fournisseurs pour l’industrie alimentaire : un paysan qui vit aux abords de la forêt et vit de l’élevage de poulets locaux peut sans le savoir répandre un nouveau virus. Dans l’agrobusiness on accuse souvent ces agriculteurs d’être négligents, mais il s’agit en fait des structures de production internationales.

Aussi bien le virus du SRAS que maintenant le Covid-19 ont émergé de marchés où des viandes d’animaux sauvages étaient mises en vente, mais il y a d’autres cas. Le virus du MERS trouve son origine dans l’élevage semi-industriel de chameaux en Jordanie et les grippes aviaires ont décimé l’élevage de millions de poulets au Mexique en 2013.

L’origine de ces nouvelles maladies se trouve dans les relations éco-sociales

Certains chercheurs proposent une absurde fuite en avant : il faudrait manipuler la génétique des poulets et d’autres animaux d’élevage comme les porcs pour les rendre résistants aux virus qui les rendent malades !

Ces poulets de « Frankenstein » seront plus chers et ils ne constituent pas la solution miracle parce que les virus peuvent facilement muter. C’est un projet qui ne répondra donc jamais aux plans et projections utopiques. Il a comme seul but de maintenir les relations capitalistes du secteur.

Dans notre monde néolibéral globalisé, on utilise le secteur de la santé et ses techniciens pour limiter les dégâts sans s’attaquer aux causes fondamentales de la récurrence de l’émergence de nouveaux pathogènes.

La Chine n’est pas innocente non plus. L’épidémie du SRAS en 2003 était tenue secrète, le virus a pu se répandre dans le pays entier, ensuite on l’a retrouvé jusqu’au Canada. La Chine paie le prix pour son agriculture industrielle et ses élevages intensifs, mais ce pays n’est pas la seule. En Europe et aux Etats-Unis également, de nouveaux virus se sont répandus les que le H5N2 et le H5Nx. Les éruptions d’Ebola et du Zika ont été minimalisées au début, etc.

Nous devons changer la relation entre écologie et économie, entre la nature et les êtres humains, entre villes et campagne pour éviter le pire.

Il faut développer une nouvelle agriculture dans laquelle l’autodétermination des peuples premiers, l’autonomie des agriculteurs/trices, des plans stratégiques de développement et de reconstruction des écosystèmes, une agro-écologie spécifique pourront construire un barrage contre les pathogènes nouveaux sous la forme d’une nouvelle diversité des espèces locales d’animaux d’élevage et de plantes pour notre nourriture, et seront au centre du système.

Il est impératif de promouvoir la production et la consommation locale, ainsi que d’abolir tout système d’élevage intensif et de culture chimique des plantes. Seul un système d’agroforesterie nous donnera la solution aussi bien pour une nourriture saine contre les dangers des nouveaux virus que pour la lutte contre le réchauffement climatique.

COVID-19 : CE QUE NOUS DEVONS FAIRE POUR NOUS PROTÉGER ET PROTÉGER LES AUTRES

L’épidémie de Covid-19 doit être prise au sérieux. Se protéger soi-même, c’est protéger ses proches et protéger la collectivité. Les trois aspects sont liés.

Le virus se transmet essentiellement par le contact physique, par les postillons et par les surfaces. Tout objet au contact d’une personne infectée est susceptible de transmettre le virus pendant une dizaine de jours (variable en fonction de la matière, de la température et de l’humidité). Il semble que les spécialistes mentionnent peu de cas de transmission par aérosols (microparticules flottant dans l’air). De toute façon, les masques ne sont pas disponibles pour tous et toutes. Mais nous pouvons adopter de petits gestes et des habitudes qui augmentent très considérablement notre protection :

  1. Arrêtez de fumer, c’est une excellente occasion.
  2. Ne plus serrer de mains, ne plus faire la bise. Saluez en inclinant la tête, en vous touchant le coude ou la pointe du pied. Restez à une certaine distance de vos interlocuteurs.
  3. Si vous pensez avoir des symptômes, n’allez pas chez le médecin: restez chez vous et contactez-le par téléphone.
  4. Portez autant que possible des gants en latex jetables quand vous devez poser les mains sur des surfaces possiblement contaminées, ou prendre en main des objets possiblement contaminés.

    En l’absence de gants :
  5. N’utilisez plus l’extrémité de vos doigts mais l’articulation de vos phalanges pour presser le bouton de l’ascenseur, actionner les interrupteurs, etc.
  6. N’ouvrez plus les portes avec vos mains mais avec vos poings fermés, ou avec le coude, en particulier dans les toilettes publiques.
  7. Utilisez des lingettes désinfectantes avant de prendre la poignée du caddie ou du panier quand vous faites vos courses.
  8. Lavez-vous les mains au savon au moins huit fois par jour pendant une vingtaine de secondes. Séchez-les avec un essuie-mains jetable, ou à l’air chaud, ou laissez-les sécher à l’air libre, les doigts vers le haut.
  9. Ayez toujours à portée un flacon de désinfectant composé à 60% au moins d’alcool et utilisez-le chaque fois que vous n’avez pas la possibilité de vous laver les mains tout de suite après avoir touché des surfaces ou pris des objets sans porter de gants en latex.
  10. Toussez et mouchez vous dans un mouchoir en papier jetable à chaque usage. Si nécessaire, toussez dans le pli du coude.
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Notes[+]