Des insultes aux stéréotypes, des violences sexuelles aux meurtres, rien ne justifie les violences machistes ! Elles sont le produit d’un monde qui ne tourne pas rond, un monde dans lequel nous sommes utilisées pour récurer, polir, sauver des vies, rassurer les peurs et éviter l’effondrement pendant que les riches patrons et propriétaires continuent de s’en mettre plein les poches sur notre dos. Un monde dans lequel certaines d’entre nous ne sont même pas considérées comme ayant le droit de cité. Nous disons STOP !

La crise économique et la gestion du covid moteurs d’aggravation

En 2020, nous faisons face à une pandémie qui met brutalement à jour le fait que nous sommes gouverné.e.s par des personnes dont la priorité n’est pas d’assurer la sécurité et le bien-être de toutes et tous. Non, ça c’est encore nous qui devons le faire et, pour certaines, en soulevant des montagnes avec le vent qui vient de face ! Prendre soin des autres est un travail ni valorisé, ni facilité, trop peu partagé et qui ne rend pas les fins de mois moins difficiles. Mais qui prend soin de celles qui prennent soin ? Les femmes et les femmes âgées sont sur-représentées parmis les victimes de la pandémie.

Mais ce n’est pas tout ! Parfois, on se dit même que ce n’est pas le pire comparé aux violences machistes que nous pouvons subir. Amis, maris, fils, patrons, tontons, profs, employeurs, nous prennent pour leurs punchig-ball. Si ce n’est pas nous, ce sont nos proches. En Belgique, on a constaté une hausse de 70% d’appels au numéro d’Écoute violences conjugales (0800/30.030) et le blog Stop Féminicide recence déjà 14 meurtres de femmes depuis le début du premier confinement.

Mais… ce n’est pas tout. Les dos craquent sous la pression au (télé)travail pour les unes, tandis que les licenciements tombent à la chaîne pour beaucoup d’autres. À l’échelle mondiale, les femmes représentent 54% des emplois perdus en raison de la crise économique précipitée par le COVID-19 alors qu’elles occupent seulement 39% des emplois. Et lorsque les confinements deviennent inévitables, les possibilités de se déplacer, de voir des personnes qui nous font du bien sont beaucoup plus limitées. Dans ces conditions, il est beaucoup plus difficile de fuir ou d’obtenir de l’aide face aux violences !

Des mesures cosmétiques

Le nouveau gouvernement Vivaldi qui se targue d’être si féministe ne donne pourtant pas la part belle à la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans son accord, rien ne permet d’entrevoir des mesures concrètes pour que la Belgique respecte enfin la Convention d’Istanbul ratifiée en 2016. L’accord ne mentionne plus le relevé de statistiques systématiques sur les violences au niveau fédéral et il n’y a pour le moment toujours pas de budgets transparents alloués à la lutte contre les violences. La situation des femmes sans-papiers ou en séjour précaire n’est même pas considérée alors qu’une régularisation massive est urgente pour des raisons économiques, sanitaires et tout simplement humaines.

Alors oui, depuis le début de la crise sanitaire, quelques miettes ont été concédées aux associations qui luttent avec acharnement sur le terrain. Une ligne d’écoute renforcée, quelques réquisitions de logements vides ou d’hôtels pour femmes avec ou sans enfants victimes de violences ou sans- abri… Toutes les mesures « pansement » mises en place en temps de crise montrent que ce sont des choix politiques possibles et pas seulement de façon ponctuelle. Ce qui nous intéresse surtout ce sont des mesures qui puissent permettre de prévenir les violences ! Mais ceci demanderait un tel changement de cap, un tel changement social que ça ne viendra pas d’en haut.

À nous la rue

Face aux violences machistes, la solidarité est notre meilleure arme ! Organisons-nous et prenons la la rue, pour se renforcer, combattre ensemble les violences et maintenir la pression sur les pouvoirs publics !

Nous exigeons une véritable politique de prévention des violences machistes basée sur la lutte contre l’oppression systémique des femmes et des filles ce qui implique (entre autres !) :

  • La régularisation de toutes les personnes en situation de séjour précaire !
  • La pérénisation de toutes « les mesures d’urgence et de crise » comme la réquisition de logements vides, l’interdiction des expropriations et la mise en place de places d’accueil en suffisance pour les femmes et enfants victimes de violences !
  • Une sécurité financière individuelle pour toutes !
  • Des budgets conséquents investis dans la lutte contre les violences !
  • La gratuité des transports publics et des soins de santé !
  • Un accès réel, libre et gratuit à tous les types de contraception et à l’avortement dans la loi mais aussi dans les faits !
  • Une éducation à la vie sexuelle et affective (EVRAS) obligatoire dans toutes les écoles !
  • Des places dans les crèches et les écoles en suffisance et gratuites

Comme chaque année, la plateforme Mirabal appelle à une mobilisation nationale. Ces actions sont décentralisées partout en Belgique et auront lieu le 22 novembre à 12h30. Dans le respect des règles barrières, vous pouvez vous rendre :

  • Bruxelles – 12h30 à la Place Poelaert
  • Anvers – 12h30 au Palais de Justice
  • Gand – 12h30 au Marché du Vendredi
  • Liège – action de visibiliser des mains mauves (affichage) et stop violences dans les rues
  • Mons – action de sensibilisation de 10h à 13h dont un moment pour faire du bruit vers 12h au Marché à Mons
  • Nivelles – action symbolique aux alentours du Palais de justice

Vous pouvez aussi vous mobiliser en ligne, notamment via la campagne Mains Mauves.

Appel de mirabal : mirabalbelgium.wordpress.com/a-propos/

Comment réagir face aux violences conjugales et intrafamiliales dont vous et vos proches sont victimes ? gaucheanticapitaliste.org/contre-les-violences-machistes-la-solidarite-est-notre-plus-grande-arme/

Photo : Gustave Deghilage

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