Le 19 décembre, 30.000 syndicalistes ont manifesté contre la réforme prévue des retraites, y compris l’introduction de la «pension à points» et les politiques du gouvernement de droite de Charles Michel. L’événement était initialement prévu comme une action régionale du front commun syndical de Bruxelles mais a ensuite (tardivement) été transformé en une manifestation nationale. Compte tenu de la courte durée de mobilisation et des fêtes de fin d’année, le taux de participation a certainement été encourageant.

La manifestation a démontré que la CSC n’avait pas assez mobilisé ses affilié.e.s et que certaines centrales de la FGTB ne s’étaient pas vraiment mobilisées avec enthousiasme. N’oublions pas non plus qu’en Wallonie, des milliers de personnes avaient déjà arrêté plusieurs jours le travail au cours des dernières semaines. Et tout ceci à la fin de l’année où il ne reste plus beaucoup de jours de congé et que l’argent manque pour participer à la frénésie consommatoire des fêtes de Noël.

La campagne haineuse des médias autour de la «grève du rail» (qui n’était qu’un préavis de grève des chemins de fer pour permettre aux cheminots de participer à la manifestation) a probablement eu un effet négatif sur le taux de participation. La communication des cheminots CGSP dans les médias et vers le grand public mais aussi en interne entre la CGSP et le reste de la FGTB devrait fortement s’améliorer.

Point final ou nouveau départ ?

La question est maintenant de savoir si la manifestation deviendra le point final temporaire de toute une série d’actions symboliques locales et régionales ou un tremplin vers un plan d’action progressif et offensif menant à de vraies victoires. Un plan d’action avec des revendications offensives largement préparé, massivement soutenu et bien organisé. Le fait que le gouvernement soit encore loin de faire passer sa réforme des pensions nous offre encore la possibilité d’arrêter ce projet.

Dans plusieurs centrales syndicales, le plaidoyer en faveur d’une nouvelle manifestation nationale à la fin du mois de janvier, annoncée en temps voulu et bien préparée gagne du terrain. La CNE, centrale des employés francophone de la CSC, plaide pour sa part pour un plan d’action continu avec une progression vers des actions de plus en plus fortes. Le bureau fédéral de la FGTB se réserve la possibilité d’appeler à une nouvelle grève de 24 heures en février. Tous ces débats offrent des points d’accroche pour les syndicalistes combatifs.

Nous ne devrions certainement pas attendre passivement et voir ce que les dirigeants de la CSC et la FGTB vont faire mais en tant que syndicalistes et militant.e.s, dans les jours et les semaines qui viennent, informer et agir partout où nous le pouvons. Nous devons exiger (ou organiser) des séances d’informations et de débats du niveau des ateliers sur les lieux de travail jusqu’au niveau interprofessionnel afin de mener une large discussion et de décider de la manière de procéder démocratiquement autant que possible pour reconstruire un mouvement de résistance victorieux cette fois-ci.

Le bloc jeunes en action

Une série d’organisations de jeunesse (Jeunes Anticapitalistes (JAC), JOC, jeunes- FGTB, Ecolo J, ADES, USE …) se sont mobilisées ensemble pour ouvrir la manifestation, pointer l’importance des enjeux des pensions pour le futur des jeunes et fustiger les flexi-jobs. Au début du mois de décembre, iels ont également occupé brièvement les bureaux de la FEB avec une banderole « Gouvernement des patrons ».

Bloc jeunes

Trop c’est trop !

La plateforme des groupes féministes contre la politique gouvernementale et ses conséquences néfastes pour les femmes avait également un groupe visible et animé dans la manifestation.

 

La Gauche anticapitaliste / SAP était présente

Lors de la manifestation, nous avons distribué un tract dans les deux langues que vous pouvez lire ici. Beaucoup de nos militant.e.s étaient dans leur groupe syndical ou le bloc des jeunes.