La Gauche anticapitaliste et FĂ©minisme Yeah! sont signataires de l’appel lancĂ© par la CGSP ALR pour un 1er mai de lutte.
Le premier mai est depuis 1886 une journĂ©e de rĂ©fĂ©rence internationale pour les combats des travailleuses et travailleurs, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers,… La pandĂ©mie bouscule nos pratiques militantes, mais les raisons de notre colère sont plus valables que jamais : nous appelons Ă ĂŞtre prĂ©sent.e.s dans l’espace public ce premier mai 2021 pour le rappeler, de façon unitaire et combative.
Chômage et précarité en hausse, avarice capitaliste
Un an après le dĂ©but de la pandĂ©mie, la prĂ©caritĂ© a augmentĂ© avec la mise en chĂ´mage temporaire Ă une Ă©chelle de masse, avec des indemnitĂ©s insuffisantes pour s’en sortir. Des pans entiers de la classe travailleuse et de la jeunesse se retrouvent sans revenus avec la fermeture de l’Horeca, l’Ă©vènementiel et la culture notamment, pendant de très longs mois. Les sans-papiers se retrouvent plus que jamais sans ressources et vulnĂ©rables face Ă la prĂ©sence policière. Alors que des secteurs entiers s’Ă©croulent, d’autres tournent Ă plein rĂ©gime. La pharmaceutique, la logistique et la grande distribution par exemple. Pourtant, le patronat tente de bloquer la hausse hors indexation des salaires Ă 0,4% pour 2021-2022. « C’est la crise, braves gens », osent-ils ! Pourtant, de l’argent, il y en a : 17 des 20 plus grandes entreprises cĂ´tĂ©es Ă la Bourse de Bruxelles ont distribuĂ© des dividendes en 2020 pour un total de 5 milliards d’euros ! Le salaire annuel des dirigeants du BEL 20 a augmentĂ© de 50% entre 2014 et 2019. Notre classe, la classe travailleuse, a vu le salaire minimum rĂ©el (en prenant en compte la hausse des prix) baisser depuis 1996 !
Une gestion autoritaire de la crise sanitaire qui crée la détresse sociale
Si la nĂ©cessitĂ© de mesures de prĂ©vention et de protection fortes pour enrayer l’Ă©pidĂ©mie est Ă©vidente, l’incohĂ©rence gouvernementale est frappante : Ă l’absence de contraintes et de sanctions pour les entreprises rĂ©pond la sĂ©vĂ©ritĂ© face Ă la jeunesse. Couvre-feu, interdictions de rassemblements, cours en ligne pour les adolescent.e.s et les Ă©tudiant.e.s… Du cĂ´tĂ© des travailleur.se.s, la mise en place du tĂ©lĂ©travail a conduit Ă des abus patronaux en termes de contrĂ´le et d’incursion dans la vie privĂ©e, de temps de travail ou de disponibilitĂ©. Depuis un an, la violence d’Etat, sous prĂ©texte des mesures sanitaires, s’aggrave au quotidien. Plusieurs personnes l’ont payĂ©e de leur vie, la prĂ©sence policière visant particulièrement les personnes issues des quartiers populaires, racisĂ©es et jeunes. PlutĂ´t que d’assurer un revenu et un logement dĂ©cents pour tou.te.s, l’Etat a choisi de s’attaquer aux plus prĂ©carisĂ©.e.s d’entre nous. L’isolement social s’aggrave, il ne nous reste qu’Ă produire et Ă consommer. Et il est difficile pour une caissière de supermarchĂ© qui voit 800 client.e.s sur une mĂŞme journĂ©e de travail d’accepter une « bulle sociale de 1 personne ». RĂ©sultat de cette gestion libĂ©rale et autoritaire : une dĂ©lĂ©gitimation grandissante de la politique sanitaire dans son ensemble et un terreau fertile pour des rĂ©cits individualistes (« moi, je veux profiter, les fragiles n’ont qu’Ă s’isoler»), de dĂ©ni (« le virus n’existe pas » ou « n’est rien d’autre qu’une grippe »), voire complotistes (« le plan d’un nouvel ordre mondial », etc.).
Les femmes et les soins en première ligne
La crise a mis les femmes en première ligne : travailleuses des mĂ©tiers essentiels (santĂ©, enseignement, grande distribution), elles sont aussi les premières Ă faire les frais de la crise. Bas salaires, chĂ´mage, risque sanitaire. Avec le confinement, elles sont d’autant plus touchĂ©es par les violences conjugales. Ce sont elles aussi qui ont dĂ» effectuer la majeure partie du travail du soin et jongler entre tâches mĂ©nagères et travail salariĂ©. La crise met en avant la situation terriblement inĂ©gale des femmes dans nos sociĂ©tĂ©s.
Le capitalisme nuit gravement Ă la santĂ© : des secteurs non-essentiels ne sont jamais fermĂ©s, l’Ă©conomie doit tourner Ă tout prix, tant pis pour les nombreux foyers de contamination. Au plus fort de la première vague, les travailleur.se.s travaillaient sans masques, en pĂ©nurie de gel hydroalcoolique. Aujourd’hui encore dans de trop nombreux secteurs et de trop nombreuses entreprises, le patronat rechigne impunĂ©ment Ă assurer les conditions matĂ©rielles de respect des mesures pour les travailleur.se.s. Les enseignant.e.s et Ă©lèves n’ont jamais reçu les moyens suffisants pour un travail sĂ»r en prĂ©sentiel ni pour s’adapter au distanciel ! La production et la distribution de vaccins sont une autre facette de la gabegie capitaliste : concurrence entre groupes pharmaceutiques, dans la recherche, le brevetage des produits et des processus, production industrielle en-deçà des capacitĂ©s, distribution totalement inĂ©gale des vaccins Ă l’échelle mondiale, laissant les pays du Sud global sur le carreau… Le secteur reste guidĂ© par le profit, mĂŞme quand les mort.e.s se comptent par millions. Les besoins sociaux nĂ©cessitent de lever les brevets sur les vaccins – dont la recherche est très largement financĂ©e par de l’argent public – et de mettre tout en Ĺ“uvre, y compris le contrĂ´le public du secteur, pour les produire et les distribuer massivement Ă travers le monde. Nos gouvernements et les dirigeants de l’Union europĂ©enne prĂ©fèrent s’en remettre au chaos du marchĂ©.
Les mouvements sociaux résistent
Les mouvements sociaux ont continuĂ©, malgrĂ© des conditions très difficiles et des restrictions inouĂŻes sur les libertĂ©s dĂ©mocratiques (de se rĂ©unir, s’organiser, s’exprimer, se rassembler dans l’espace public), sans compter l’Ă©pidĂ©mie elle-mĂŞme qui a dĂ©jĂ coĂ»tĂ© la vie Ă de nombreuses travailleur.se.s et prĂ©caires. Les sans-papiers ont Ă©tĂ© les premiers Ă tirer la sonnette d’alarme, dès le dĂ©but de la première vague, pour des raisons de survie immĂ©diate. RĂ©cemment, de nouveaux collectifs et de nouvelles occupations ont dĂ©marrĂ©, pour la rĂ©gularisation ainsi que pour le droit au logement. Le mouvement fĂ©ministe a continuĂ© Ă mobiliser autour du 8 mars et tout au long de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, contre les violences sexistes, en particulier les violences conjugales, mais aussi pour le droit Ă l’IVG. Le mouvement contre les violences policières et contre le racisme structurel a manifestĂ© malgrĂ© les intimidations et la rĂ©pression. Le mouvement syndical et ouvrier est reparti en action et en grève pour refuser l’avarice patronale et rĂ©clamer de vĂ©ritables hausses de salaires pour tou.te.s, ainsi que le droit de retrait (STIB). Les travailleur.se.s des arts et de la culture occupent Théâtre national et Ă la Monnaie. Les syndicats de la santĂ© et la SantĂ© en lutte ont continuĂ© leur travail de longue haleine face Ă l’incurie gouvernementale. La jeunesse Ă©tudiante a Ă©galement commencĂ© Ă se rassembler pour offrir une perspective concrète et solidaire face Ă la dĂ©tresse de milliers de jeunes.
Nous appelons donc les travailleur.se.s, leurs organisations syndicales et les mouvements sociaux Ă faire front et Ă ĂŞtre en lutte dans l’espace public en ce Premier mai 2021.
Retrouvons-nous Ă 10h30, dans le respect des mesures sanitaires, Ă la place De Brouckère, lieu symbolique d’une ville dĂ©vouĂ©e au commerce, Ă deux pas des occupations de la Monnaie, du Théâtre national et du BĂ©guinage.
- Face au chômage massif, réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
- Stop à la précarisation des jeunes et à la chasse aux chômeur.se.s !
- Pour un enseignement public, gratuit, critique et accessible Ă toutes et tous !
- De l’argent il y en a, augmentation des salaires ! Pour un salaire minimum de 14€ par heure !
- Des pensions légales dignes pour tous : une pension de 1500€ net minimum !
- Stop au sexisme : des moyens pour la lutte contre les violences faites aux femmes !
- Stop au racisme, aux discriminations Ă l’embauche, au logement et dans le système scolaire !
- Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs/travailleuses : régularisation de tou.te.s les travailleuses/ travailleurs sans papiers !
- Défense des Services publics, le patrimoine de ceux qui n’en ont pas : refinancement et renationalisation !
- Si l’environnement était une banque, il serait déjà sauvé ! Investissements massifs pour une véritable transition écologique !
- Stop Ă la criminalisation des mouvements sociaux !
- Pour des soins de qualité accessibles à toutes et tous. Levée des brevets sur les vaccins et sur la production pharmaceutique dans son ensemble !
- Des moyens pour une culture accessible, en toute sécurité, à toutes et tous !
Signataires
- CGSP ALR Bruxelles
- FGTB Bruxelles
- CGSP AMIO IRB
- Actrices et Acteurs des temps présents
- La coordination des sans-papiers de Belgique
- L’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation
- Le Théâtre National occupé et ouvert
- Gauche anticapitaliste
- Féminisme Yeah!
- INTAL
- PSL-LSP
- Campagne Rosa
- Savoir Pourquoi asbl
- Coalition KAYA
- Révolution / Vonk
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