Depuis 2019 en Belgique, avec Féministes anticapitalistes nous soutenons et défendons la nécessité d’organiser des grèves féministes. Les femmes effectuent au quotidien un travail essentiel pour nos vies : éducation des enfants, tâches ménagères, soins aux personnes âgées ou malades, cuisine, etc. Le système capitaliste s’appuie sur ce travail sur-exploité, souvent gratuit ou dans des secteurs ciblés par des mesures d’austérité comme l’enseignement, la santé et le non-marchand. À l’école, à la maison, au travail, faire grève c’est tirer sur le frein d’urgence face à la machine infernale du capitalisme et des violences faites aux femmes ! Si les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête !

Nous ne pouvons pas compter sur les gouvernements ! À l’aube des élections, le bilan de la Vivaldi est clair, il a renforcé l’oppression des plus précaires : pas d’accueil en suffisance pour les personnes demandeuses d’asile, pas de régularisation, blocage des salaires, sous-financement de la santé, de la culture et du social, réforme des pensions qui précarise majoritairement des femmes, mise au placard d’avancées pour le droit à l’avortement, durcissement des conditions d’accès au crédit-temps, etc.

En politique internationale aussi, le bilan de la Vivaldi est déplorable : aucune sanction contre Israël pour imposer un cessez-le-feu et la fin de l’occupation. Pendant ce temps, Gaza subit des bombardements sans précédent, le nombre de décès de civils ne cesse d’augmenter et la situation humanitaire est de plus en plus catastrophique. Depuis le début de l’occupation, il y a 75 ans, les femmes palestiniennes luttent contre la violence patriarcale et coloniale de l’État d’Israël. Une fois encore la solidarité féministe internationale prend tout son sens.

Nous avons besoin d’une rupture politique franche !

Contre l’exploitation capitaliste et la domination patriarcale, nous devons construire un mouvement féministe unitaire, combatif et indépendant de l’État !

Nous saluons l’appel à la grève féministe publié par le Collecti.e.f 8 maars pour le 8 mars 2024. Nous déplorons cependant vivement que l’appel de cette année ne revendique pas la régularisation des personnes sans-papiers et qu’il revendique des investissements dans les institutions policières. Les meurtres policiers et la répression envers les personnes sans papiers, envers les militant·e·s et dans les quartiers précarisés démontrent que la police n’est pas une institution de protection ! Au contraire, elle perpétue et repose sur les violences sexistes et racistes. Nous ne devons pas donner plus de fonds à l’institution policière mais au contraire la désinvestir et la désarmer. De l’argent pour la lutte contre les violences sexistes et racistes, pas pour la police ! Les femmes sans-papiers sont sur-exploitées dans des secteurs essentiels à la vie comme le nettoyage et l’aide à domicile. La régularisation de toutes les personnes sans-papiers et demandeuses d’asile est une revendication essentielle pour l’amélioration des conditions de vie de toutes les femmes. Nous devons comprendre qu’aucune de nous ne sera libre tant que nous ne serons pas toutes libres.

Nous mobiliserons pour la grève féministe sur base des revendications suivantes :

  • Une sécurité financière individuelle pour toutes ! Individualisation des droits, relevé des allocations au-dessus du seuil de pauvreté, augmentation des salaires, pension complète ;
  • Le renforcement des services publics ! Crèches, santé, enseignement, culture, services sociaux, transports ;
  • Désinvestissement dans les entreprises privées, la police et l’armée ;
  • Un financement structurel et conséquent de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+ : autodéfense, prévention, accompagnement ;
  • La régularisation de toutes les personnes sans papiers et en situation de séjour précaire ;
  • La fin du délai de réflexion et l’extension de l’accès à l’avortement à 24 semaines !

Photo : Bloc des Féministes anticapitalistes (Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0)

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