Personnalité féministe peu connue, Sylvia Pankhurst enthousiasme par la convergence si moderne des luttes qu’elle a menées.

Sylvia Pankhurst naît en 1882 à Manchester. Sa mère Emmeline est une figure charismatique de la lutte pour le droit de vote des femmes. Son père, avocat et militant socialiste, s’est engagé dès 1870 pour cette cause. Ses sœurs sont également suffragettes. Mais Sylvia ira plus loin, syndicaliste, puis communiste. 

En tant que militante féministe, elle a été emprisonnée plusieurs fois, et même torturée par gavage forcé lorsqu’elle a voulu mener une grève de la faim. Lors de ses tournées de conférences aux États-Unis pour le droit de vote des femmes, elle se sensibilise à la cause des noir·e·s et des peuples autochtones. Elle choisit de s’installer dans un quartier très pauvre de Londres, l’East End. Avec les ouvrières, elle y mène une lutte acharnée pour l’égalité des femmes et contre l’exploitation, s’éloignant de sa famille trop modérée, au féminisme élitaire. 

Antimilitariste, tant lors de la guerre de 14–18 que celle de 39–45, elle est cependant du côté des indépendantistes irlandais et des révolutionnaires russes, prenant parti dans le journal qu’elle dirige, Dreadnought. Elle se lance avec tout le poids de son expérience politique dans la lutte révolutionnaire pour l’avènement d’une société sans classes, sans exploitation, sans oppression, sans guerre et sans nationalisme, consciente que les différentes formes de domination sont indissociables les unes des autres. En 1920, elle est condamnée à six mois de prison par la justice anglaise, pour incitation à la sédition. 

Exclue du parti communiste britannique, isolée politiquement, mais toujours insoumise et combative, elle se retire à la campagne avec son compagnon, anarchiste italien, et met au monde un fils à 45 ans. Grâce à son combat antifasciste et antiraciste, elle rencontre des résistants éthiopiens qui, après leur victoire contre Mussolini, l’invitent à Addis-Abeba. Elle y fonde le journal Ethiopian Observer. C’est là-bas qu’elle finira sa vie : elle y meurt en 1960.

Publié sur le site de solidaritéS.

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