Nous reproduisons, ci-dessous, le communiqué publié par l’Union des Progressistes Jui.f.ve.s de Belgique (UPJB) ce lundi 17 mai 2021.


Une fois de plus, des civils meurent en Palestine/Israël, principalement victimes des tirs de missiles venus de la bande de Gaza et, surtout, de bombardements massifs de l’armée israélienne sur ce territoire. Nous n’avons jamais eu aucune complaisance pour de tels actes touchant des non combattants, quelles qu’en soient les victimes. Ce sont des crimes de guerre. Mais nous refusons de renvoyer dos à dos Palestiniens et Israéliens comme si les responsabilités étaient également partagées.

Comme en 2008-2009, en 2012, et en 2014, tout semble avoir été fait par les dirigeants israéliens pour pousser le Hamas et le Djihad islamique à réagir agressivement.

Tout au long du mois de Ramadan qui vient de se terminer, les autorités israéliennes ont provoqué l’exaspération des Palestiniens de Jérusalem. Elles leur ont interdit le passage par la porte de Damas, leur principal accès vers la vieille ville de Jérusalem et donc vers l’esplanade des mosquées. Elles ont permis que des extrémistes israéliens se livrent à des manifestations particulièrement agressives à Jérusalem-Est, aux cris de « mort aux Arabes ! », en particulier dans le quartier de Sheikh Jarrah, pour célébrer le 53èmeanniversaire de la conquête de Jérusalem-Est par l’armée israélienne et pour y soutenir l’action judiciaire menée par leurs représentants au parlement, dans le but d’obtenir l’expulsion de centaines de Palestiniens des maisons où résident leurs familles depuis 1956. La police israélienne est violemment intervenue, en particulier sur l’esplanade des mosquées, blessant, parfois très gravement, des centaines de Palestiniens, y compris à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, le troisième lieu le plus saint pour les musulmans.

L’exaspération des Palestiniens des territoires occupés s’explique plus fondamentalement par la durée interminable de l’occupation (54 ans !) et l’aggravation incessante des spoliations, limitations de mouvements et autres humiliations, qu’ils subissent du fait d’une colonisation qui s’amplifie continuellement. A quoi s’ajoutent, l’absence de libertés et de droits, les innombrables incursions de l’armée israélienne dans les territoires « autonomes », les assassinats « ciblés », les arrestations, les emprisonnements avec ou sans jugements, par des tribunaux régis par les lois israéliennes, toujours défavorables aux Palestiniens.

Des élections législatives et présidentielle palestiniennes auraient dû avoir lieu respectivement le 22 mai et le 31 juillet. Leur report, sine die, décidé par le président Abbas, alors que les Palestiniens des territoires occupés n’ont plus eu droit à des élections depuis 15 ans, n’a fait qu’exaspérer la population concernée. Les autorités politiques israéliennes partagent la responsabilité de l’annulation de ces élections par le refus d’en autoriser l’organisation à Jérusalem-Est.

Cette fois, la révolte a aussi éclaté chez les Palestiniens israéliens, qui constituent aujourd’hui plus de 20 % des citoyens de l’État d’Israël. Ces « Arabes israéliens » ont toujours été gravement discriminés, dans les lois et dans les faits, par rapport à leurs concitoyens juifs. Ces discriminations ont été consacrées en 2018, par le vote de la loi « fondamentale » sur « l’État-nation du peuple juif » qui stipule notamment que« le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif », que « Jérusalem, entière et unifiée, est la capitale d’Israël » et que « La langue de l’État est l’hébreu ».

Aujourd’hui, tous les Palestiniens qui vivent sous domination israélienne, qu’ils détiennent la citoyenneté israélienne ou qu’ils résident dans les territoires occupés, subissent, à des degrés divers, une situation d’apartheid, au sens reconnu à ce terme par le droit international(1)Au sens de la Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 30 novembre 1973.. C’est la conclusion à laquelle sont récemment parvenues L’ONG israélienne de défense des droits humains B’Tselem et l’association internationale Human Rights Watch.

L’Union des Progressistes Juifs de Belgique,  profondément attachée aux Droits humains et, en particulier, au droit de tous à une vie digne préservée de toutes les formes de racisme et de discriminations, réaffirme son soutien actif à tous ceux et toutes celles qui se battent, en Israël/Palestine et en Belgique, pour qu’advienne enfin une paix juste reconnaissant des droits égaux à tous les habitants de la Palestine/Israël et rendant justice, conformément aux résolutions onusiennes pertinentes, aux exilés palestiniens et à leurs descendants.

Nous demandons au gouvernement belge de reconnaître qu’Israël est devenu un État d’apartheid et d’en tirer les conséquences en agissant, dans toute la mesure de ses possibilités, conformément au Droit international, pour contribuer à mettre fin à ce crime contre l’humanité. L’État d’Israël doit être sanctionné politiquement et économiquement tant qu’il ne renoncera pas à l’occupation et à la colonisation des territoires qu’il occupe illégalement depuis 1967, au cruel blocus de la bande de Gaza et tant qu’il continuera à discriminer gravement ses propres citoyens non juifs.

Nous demandons aussi au gouvernement belge d’agir, dans toute la mesure de ses moyens, pour que justice soit enfin rendue aux Palestiniens expulsés de leur pays et à leurs descendants depuis 1948, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.

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