Ce dimanche 5 mai, la Gauche anticapitaliste était présente au rassemblement de soutien avec les personnes trans en France. Nous étions plusieurs centaines à Bruxelles pour montrer notre solidarité face à l’offensive des réactionnaires.

En France, la droite et l’extrême droite, main dans la main, ont lancé une offensive législative contre les personnes trans : alors que Les Républicains déposent au Sénat un projet de loi visant à interdire les transitions pour les mineurs, le Rassemblement National s’est empressé de déposer une proposition de loi similaire à l’Assemblée nationale. Dans le même temps, les “féministes” transphobes Dora Moutot et Marguerite Stern font la tournée des plateaux télés de droite pour y dénoncer une “transmania” fantasmée, et profitent de cette tribune médiatique pour y cracher leur haine contre les personnes trans, en particulier les femmes.

Les mobilisations de ce dimanche 5 mai dans plus de 50 villes en France et en Belgique sont historiques, c’est une victoire !

Les réactionnaires français.es se font ainsi l’écho d’une attaque qui s’étend au niveau mondial : aux États Unis, la question de l’accès des transitions pour les mineurs avait déjà été la porte d’entrée à des attaques généralisées contre toutes les personnes trans, puis à l’ensemble des femmes, avec notamment des restrictions au droit à l’avortement. En Europe, le Royaume-Uni a été parmi les premiers à importer cette rhétorique transphobe, et on voit aujourd’hui ces idéologies réactionnaires percoler en Italie et en France. Dans le même temps, la Hongrie continue d’avoir une des législations plus LGBTphobes, sans que ça n’émeuve outre mesure l’Union Européenne, et la Russie de Poutine vient récemment d’ajouter le « mouvement international LGBT » à sa liste de « terroristes et extrémistes ».

Face à cette offensive internationale, il faut une riposte internationale ! A ce titre les mobilisations de ce dimanche 5 mai dans plus de 50 villes en France et en Belgique sont historiques, c’est une victoire !  Si l’extrême droite se structure à l’échelle du globe et intègre la transphobie à son discours de haine, l’ensemble des forces progressistes doit se montrer solidaire. Une gauche féministe, antiraciste, écologique et syndicale doit intégrer les revendications des mouvements trans ! Nous saluons à cet égard l’appel à la mobilisation de la CGT en France, et ne pouvons qu’inviter les syndicats belges à faire de même.

Dans cette lutte, les partis capitalistes ne sont pas nos alliés. Le gouvernement Vivaldi (dont font partie PS et ECOLO, qui se disent pourtant “de gauche” et “progressistes”!) nous l’a encore prouvé en votant le durcissement des contrôles aux frontières sur le territoire belge et en n’améliorant pas les conditions d’accueil des personnes migrantes en Belgique, pourtant désastreuses et condamnées de nombreuses fois. Ces mesures touchent de façon particulièrement violente les personnes LGBTI migrantes ; l’ouverture des frontières est aussi une revendication qui doit être portée par le mouvement LGBTI !

L’amélioration des conditions de vie des personnes trans passera notamment par le remboursement du processus de transition de genre par la Sécurité sociale; la facilitation du changement de prénom pour tou⸱te⸱s; l’interdiction des mutilations sur les enfants intersexes, le développement de politiques publiques d’éducation à la vie sexuelle et affective et avec un plan d’action contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTI financé massivement, élaboré démocratiquement et fondé sur la prévention et la prise en charge.

La Pride elle-même n’est qu’un moment, et il est vital qu’on construise en Belgique un mouvement large, indépendant de l’Etat et du capital, et ce toute l’année !

C’est autour de ces revendications que nous appelons tout le monde à nous rejoindre en masse à la Pride ce 18 mai; pas seulement pour faire la fête, mais surtout pour rappeler que Stonewall était une émeute contre les violences policières, et qu’il faut refaire de la Pride un moment de lutte ! Mais la Pride elle-même n’est qu’un moment, et il est vital qu’on construise en Belgique un mouvement large, indépendant de l’Etat et du capital, et ce toute l’année ! Pour faire le bilan de la Pride, nous vous donnons également rendez-vous le 23 mai à 19h30 au Pianofabriek à Saint-Gilles, où nous discuterons de stratégies de lutte avec les Inverti.e.s.

Nos victoires, on ne les a pas obtenues grâce à la charité des classes dominantes ou des gouvernements, mais en restant uni.es et organisé.es.


Crédit photo : licence creative common

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