Nous reproduisons ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons à la marche climat de ce dimanche 5/10 à Bruxelles, au départ de la gare du Nord à midi.

La catastrophe écologique est bien là, et menace de se transformer en cataclysme. Tous les marqueurs se dégradent alors que les événements climatiques extrêmes s’enchaînent avec de plus en plus de violence. Nous sortons d’un des étés les plus chauds de l’histoire, avec des canicules à répétition et des incendies dévastateurs en Europe, des inondations meurtrières en Chine,… le tout, alors qu’une septième limite planétaire, l’acidification des océans, vient d’être dépassée.

De l’autre côté de l’Atlantique, Trump a fait son retour pour un deuxième mandat, et a annoncé la couleur lors de sa campagne : drill baby, drill. Son administration s’appuie sur une relance agressive et débridée du capitalisme fossile étasunien, tout en faisant appel au DOGE d’Elon Musk pour démanteler les institutions scientifiques qui permettent de mesurer les ravages climatiques. Le trumpisme est révélateur de l’émergence du carbofascisme : le rapprochement entre les intérêts de l’industrie fossile et des extrêmes droites nationalistes. Mais il n’est pas son seul représentant : partout où la barbarie impérialiste fait rage, des régimes s’appuyant sur les hydrocarbures sont à l’offensive. La Russie de Poutine poursuit sa guerre d’annexion en Ukraine en s’appuyant sur les revenus de la vente de son gaz, y compris en Union Européenne. À Gaza, l’État israélien commet un génocide avec le soutien des États-Unis et de l’Europe car c’est un avant poste occidental au coeur du Moyen-Orient qui sécurise l’accès au pétrole de la région.

En Union Européenne et en Belgique, la situation n’est pas meilleure : les droites et les extrêmes droites sont en train de défaire les quelques faibles avancées qui avaient été arrachées par les mobilisations des jeunes en 2018-2019. En plus d’organiser un bain de sang social, l’Arizona est le gouvernement du déni climatique : face à l’urgence absolue, ils ne savent qu’invoquer le marché et les solutions technologiques miracles. Pour la question énergétique, ils misent sur la relance du nucléaire, en dépit des investissements colossaux que cette industrie requiert, de sa dangerosité et du problème du  stockage des déchets, qui n’est pas prêt d’être résolu. Ce gouvernement s’est fait élire en s’appuyant sur la désapprobation de la population à l’égard du capitalisme vert, en reprenant la rhétorique d’extrême droite de la critique de l’écologie punitive, tout en instaurant des taxes carbones qui vont toucher la consommation des ménages les plus pauvres. Le ministre de l’économie climato-négationniste Clarinval a aussi appelé à une pause dans les normes environnementales pour relancer la compétitivité, alors que la population est empoisonnée à grande échelle par les PFAS, ces polluants éternels, avec la complicité des différents niveaux de pouvoir.

En plus d’être directement responsable du chaos écologique, l’Arizona réprime celles et ceux qui s’y opposent. D’abord, via la répression policière de plus en plus violente qui s’abat sur les activistes de Code Rouge. Et depuis que celles et ceux-ci se sont montré·es solidaires de la population palestinienne en participant à l’action de Stop Arming Israël, le mouvement Code Rouge, tout comme Stop Arming Israël, Samidoun et la Gauche anticapitaliste, sont cités dans un rapport de l’OCAM pointant un risque extrémiste. Suite à ce rapport, le ministre de l’intérieur Quintin a présenté un avant-projet de loi qui veut permettre au gouvernement d’interdire n’importe quel groupe, ce qui est un glissement liberticide très dangereux et une atteinte aux libertés démocratiques. Nous devons tout faire pour que cette loi ne voit jamais le jour !

Ce n’est pas un hasard si le gouvernement réagit avec autant de force maintenant : notre unité leur fait peur, ce qui nous donne une idée de la marche à suivre pour les faire battre en retraite. En 2024, quand la société civile s’est mobilisée au côté des syndicalistes, nous avons réussi à renvoyer au placard la loi anti-casseurs qui s’attaquait déjà à l’époque au droit de manifester. Nous en sommes donc capables !

Nous devons donc faire front, de la manière la plus large et unitaire possible contre la répression de la loi Quintin. Nous devons à la fois inclure les organisations visées, les mouvements écologistes et pro-palestiniens, mais aussi le monde associatif, les syndicats et les partis de gauche. Si on ne s’oppose pas maintenant au recul des libertés démocratiques, on ne sait pas où s’arrêtera la spirale autoritaire. Encore récemment, en plus de s’en prendre au mouvement antifasciste, George-Louis Bouchez glissait l’idée de dissoudre Ecolo.

Faire reculer l’Arizona sur la loi Quintin n’est qu’un début. Il n’y a rien à négocier avec un tel gouvernement radicalisé. Nous devons nous organiser pour le faire tomber. Depuis plusieurs mois, les mobilisations syndicales mettent la pression sur le pouvoir mais manquent de perspectives pour réellement le faire trembler. Le prochain rendez-vous, la manifestation du 14 octobre à Bruxelles doit être une réussite historique porteuse de perspectives claires et doit servir de tremplin vers un plan d’action crescendo et combatif qui inclut à la fois les syndicats mais aussi tous les autres mouvements sociaux. Nous ne réussirons à faire tomber ce gouvernement du désastre que si on s’y met tous et toutes ensemble.

Nos revendications :

  • Non à la répression et à la loi Quintin
  • Pour un plan d’action unitaire et crescendo, qui s’appuie sur les luttes syndicales, vers la chute de l’Arizona
  • Sortie des énergies fossiles et nucléaire : socialisation du secteur de l’énergie et de la finance
  • Produire moins, travailler moins, partager plus : réduction collective du temps de travail avec maintien des salaires et embauches compensatoires
  • Reconversion et démantèlement des secteurs inutiles et nuisibles : luxe, publicité, fossile,…
  • Pour un service public des transports en commun gratuits et de qualité par la socialisation du secteur
  • Sortie des PFAS et mise en place d’un plan public de dépollution entièrement financé par les industries responsables
  • Sortie de l’agrobusiness et transition vers l’agroécologie paysanne