Nous publions ci-dessous la version longue du tract que nous distribuerons lors de la grève-manifestation du secteur non marchand, ce jeudi 22 mai à Bruxelles, lors de laquelle nous marcherons au sein du bloc de Commune Colère. Le tract est également disponible en version courte et bilingue fr/nl au format PDF en cliquant ici.

Face à la casse sociale programmée par l’Arizona et les autres niveaux de pouvoirs, il est urgent de nous unir pour lutter. Cette manifestation est un point de convergence pour toutes les luttes en cours depuis l’arrivée du nouveau gouvernement. La santé, le social, les services publics, l’enseignement, la culture, l’associatif :  servons-nous de ce moment pour amplifier la résistance et la faire durer. Toustes dans la rue le 22 mai : l’Arizona veut la guerre de classe, les travailleur·euses ripostent en masse ! 

Alors que le secteur non-marchand se mobilise massivement depuis plusieurs années(1) Notons notamment des des manifestation importantes en janvier 2023, en juin 2023 et en novembre 2024 pour la dernière, qui ont mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes, dépassant par ailleurs les estimations syndicales. pour un refinancement et des conditions de travail dignes, le gouvernement Arizona et ses émanations régionales en Flandre et en Wallonie  dessinent  une offensive sociale de grande ampleur contre les travailleur·euses du secteur. Dans la santé, la norme de croissance prévue par le fédéral est insuffisante pour répondre aux besoins réels, malgré les fausses promesses de Vooruit ou des Engagés; les subsides des structures associatives sont rabotés ou menacés d’austérité alors que le secteur est déjà sous-financé; la petite enfance, en lutte depuis des années contre la pénurie de personnel et pour une révision de la norme d’encadrement, voit ses revendications reportées indéfiniment (alors que le taux de couverture atteint à peine 40% en FWB). Par ailleurs, si les travailleur·euses des arts sont parvenu·es à faire reculer l’Arizona sur le statut d’artiste, les conditions d’octroi de ce statut seront désormais plus strictes. La culture est toujours l’objet d’une offensive trumpiste de George-Louis Bouchez.

De façon plus générale, les graves attaques contre l’ensemble des travailleur·euses (offensives contre les pensions et les allocations sociales, flexibilisation du travail, …) impacteront de plein fouet les femmes*, et toucheront particulièrement un secteur déjà précarisé par des décennies d’austérité néolibérale, dans lequel la pénibilité des conditions de travail cause de nombreuses souffrances, physiques et psychiques.

La plupart de ces métiers ont en commun de concerner le soin, c’est-à-dire de répondre aux besoins sociaux, affectifs, relationnels et éducationnels de la population. Ces fonctions indispensables à la société sont majoritairement portées par des femmes*, comme l’illustre la large féminisation du secteur : la défense du non-marchand est un enjeu féministe et sociétal majeur. En s’attaquant à ce secteur, les gouvernements s’en prennent non seulement aux travailleur·euses, mais également aux usager·ères, qui dépendent de ces structures pour des besoins vitaux : nous sommes toustes concerné·es ! Par leur mépris et leurs sous-financements, l’Arizona et les coalitions régionales illustrent bien la nature de leurs programmes, conformes aux intérêts des capitalistes et en faveur d’un monde soumis à la loi du profit, dans lequel les humain·es n’ont de valeur que s’iels sont productif·ves pour le capital !

Les secteurs de la culture et de l’enseignement se mobilisent déjà depuis plusieurs mois contre la guerre sociale orchestrée par la droite; la petite enfance était en grève le 16 avril, et le secteur associatif porte de son côté de plus en plus sa voix parmi les mobilisations : nous plaidons pour que la manifestation du 22 mai crée un espace de convergence pour toutes ces revendications et constitue une nouvelle impulsion dans le cadre du plan d’action contre les gouvernements de droite, vers la chute de l’Arizona !

 Nous revendiquons : 

  • Le financement massif et structurel des services publics et non-marchands, à hauteur des besoins (crèches, santé, éducation, culture, services sociaux, infrastructures d’accueil, homes).
  • Recrutement massif pour alléger la charge de travail et pour améliorer les services, allant de paire avec une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.  
  • Une sécurité financière pour toustes : pensions pour toustes; augmentation des allocations sociales garantissant ainsi une vie digne pour chacun·e; fin du statut de cohabitant÷e; fin des temps partiels imposés qui maintiennent dans la précarité économique.
  • Un système de soin soustrait aux logiques de marché : assurant la gratuité des soins, capable de prendre en compte les réalités des femmes*, des personnes racisées, des personnes sans-papier et des personnes LGBTI+ et orienté en fonction des besoins grâce à une planification démocratique.
  • Une société du prendre soin où les fonctions de soins (crèche, soins aux malades, aux personnes âgées,…) ne sont plus assurées majoritairement par les femmes mais collectivisées.
  • Une école qui répond à nos besoins et non ceux du capital : ouverte, démocratique et émancipatrice.
  • La fin des politiques migratoires racistes et la régularisation sans condition de toutes les personnes sans-papiers pour mettre fin à leur exploitation et garantir un accès complet aux soins et aux droits sociaux.
  • Dehors l’Arizona : pour une alliance large des mouvements sociaux et des syndicats, en défense d’une autre société : solidaire, démocratique, féministe, anti-raciste et écologiste !

Notes[+]