Ce lundi 10 novembre, les enseignant·es font grève, massivement et en front commun syndical. Les enseignant·es protestent contre le plan d’austérité du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) qui est en train de priver la partie francophone du pays de son éducation avec des coupes franches dans l’enseignement obligatoire et l’étranglement financier des Hautes Écoles et des Universités, avec une enveloppe fermée qui ne correspond pas à la réalité ; le gouvernement attaque la recherche en coupant dans les programmes des subventions de la recherche universitaire, l’aide à la jeunesse et aux familles et enfin, la culture en arrêtant les subventions culturelles et en diminuant la dotation de la RTBF.
Les arguments pour ces mesures budgétaires injustes et qui visent des domaines extrêmement importants pour la vie et le bien-être des millions de personnes se trouvent dans le déficit qui a été creusé par les choix politiques du gouvernement fédéral Arizona où deux partis francophones participent activement et ont donné leur accord sans sourciller une minute : le MR et les Engagés. Ce gouvernement fédéral (et les deux partis francophones) est entièrement responsable pour le déficit de la FWB qui n’a pas de pouvoir fiscal et qui est presque entièrement dépendante des dotations fédérales.
Le gouvernement wallon Azur, dans lequel nous retrouvons le MR et les Engagés contribue au déficit en offrant des cadeaux fiscaux (droits d’enregistrement et droit de succession) aux plus riches.
Aujourd’hui on nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour nos écoles, nos enseignant·es, nos jeunes et nos enfants ! C’est inacceptable !
Nous protestons contre :
- Le démantèlement et la fermeture de l’enseignement qualifiant (y inclut la suppression du brevet infirmier) ;
- L’augmentation de l’horaire de la présence en classe de 20 à 22 heures ce qui augmentent la charge du travail de 10% sans compensation salariale et amène à la perte de 1500 emplois. Tou·te·s les enseigant·es de l’école secondaire seront impacté·es par cette mesure, via le mécanisme de réaffectation.
- La suppression du barème 501 pour les enseignant·es qui, après la masterisation de la formation initiale ont quatre ans d’études au lieu de trois qui faisaient auparavant. Qui voudra faire des études plus longues pour un diplôme qui n’est pas valorisé ?
- L’attaque grave sur la protection de nos collègues malades et malades chroniques.
- La fin des détachements pédagogiques parce qu’il s’agit d’une fausse solution pour lutter contre la pénurie et met en péril plusieurs mandats qui jouent un rôle important dans des domaines d’aide à la jeunesse, de l’intégration et de l’inclusion scolaire, etc.
- La fin de la gratuité des droits d’inscription dans les académies pour les moins de 12 ans.
- Le désinvestissement de la rénovation des bâtiments scolaires
- La désorganisation des fins de carrière
Toutes ces mesures impacteront tous les élèves puisque elles dégradent la qualité de l’enseignement. Il est plus qu’évident que les élèves les plus précaires souffriront le plus de ces mesures.
En effet, Madame Glatigny attaque, de façon très violente, les familles les plus vulnérables en supprimant la gratuité des frais scolaires de la maternelle à la 3e primaire ; en limitant le passage vers l’enseignement spécialisé et en menaçant la gratuité des repas.
Madame Degryse, de son côté, augmente le minerval du supérieur de 43% !
Nous ne sommes pas dupes ! Mesdames Glatigny et Degryse mènent une véritable lutte des classes, une lutte acharnée et idéologique contre l’école et ses défenseurs pour ensuite s’attaquer à la classe ouvrière dans son ensemble !
Et elles ne cachent pas leurs intentions quand on sait qu’en sabordant le tronc commun, en relevant les seuils de réussite à 60 % aux épreuves externes certificatives (CEB, CE1D, CESS), en mettant sur pause le décret de lutte contre le décrochage scolaire, le gouvernement va considérablement aggraver le coût du redoublement qui atteint déjà 400 millions d’euros par an et qui touche de façon démesurée les enfants de la classe travailleuse et d’origine migrante.
Avec cette série de mesures, le gouvernement de la FWB pose un choix clair. Le MR et les Engagés font des économies sur le dos des gens qu’ils méprisent : les enseignant·es, les étudiant·es et les familles précaires.
Les syndicats demandent une concertation réelle avec ce gouvernement et les ministres Glatigny et Degryse. Et pourtant, qui peut croire à vrai dialogue avec elles ?
Nous demandons leur démission et nous devons pousser nos syndicats vers cette direction !
Le gouvernement , en attaquant l’école, a attaqué toute la société !
TOUTES ET TOUS EN GREVE POUR UNE ECOLE DEMOCRATIQUE, SOLIDAIRE ET EMANCIPARTICE !
Photo : grève des enseignant·es le 27 janvier 2025. Crédit : Gauche anticapitaliste / CC BY-NC-SA 4.0

